La Californie - théâtre documentaire

Une aventure sociale et théâtrale impulsée par une immersion dans des ateliers de coaching collectif destinés à des femmes de plus de cinquante ans, demandeuses d’emploi de longue durée.


Travail – emploi – activité – désœuvrement : sous le règne de l'emploi, quelqu'un qui est au chômage n'est pas reconnu comme producteur de valeur, il est en dehors, il ne participe pas...


Surtout ne pas s’isoler, et résister au désert institutionnel qui pourrait bien, à force, creuser notre désert intérieur.


In fine, en scène, sept acteur.trices, prenant chacun en charge un récit, portes-parole de ces exclus, pour simplement restituer quelque chose de leur vécu.



Extrait de témoignage :
" Le statut de chômeur, à l’heure actuelle, c’est vraiment une détresse. La journée-type d’une chômeuse : essayer de faire le maximum de chose pour pas réfléchir trop au fait qu’on est chômeuse. Quand je me lève, je prépare le petit déjeuner pour mes enfants, je sors ma chienne, je me promène un petit peu, je recadre un peu ma journée. Je m’occupe de ma maison, qui est nickel parce qu’à force de faire ça tous les jours ça finit par être nickel. Mais vous vous trouvez toujours quelque chose à faire ! Le matin c’est plutôt ménage, préparation du repas de midi, etc. Et l’après-midi c’est sortir pour chercher, pour chercher un emploi. Voilà. Soit seule, soit accompagnée avec une amie qui cherche aussi. Comme elle a une voiture, et que moi je n’en ai pas pour l’instant, on essaie de partir le plus loin possible : l’autre fois, on a fait une après-midi Porticcio, on a fait tout ce qui est Pietralba, les extérieurs quoi. Je dis pas que j’ai pas de voiture. On prend des C.V, des lettres de motivation, et on repart, on se donne un quartier ou un coin, parce qu’on peut pas faire tout Ajaccio en une après-midi. Voilà. Ou quand on va pas pour déposer des C.V., on fait les magasins, on part en promenade-repérage pour regarder les annonces sur les vitrines.

 

Ça aussi si on n’est pas dehors, on ne le voit pas. Avant tout ça, on est déjà passé par la case Internet, toutes les recherches, les offres, etc. parce que ça c’est tous les jours. C’est une recherche constante, ou en repérage visuel, ou en démarche, mais tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Même quand je vais faire des courses, je regarde dans les grandes surfaces, les tableaux où il y a les annonces. Je vais faire les courses, je vais pas pour faire des démarches mais c’est un automatisme maintenant. Il y a aussi le réseau. Entre nous. On est 2 ou 3 personnes chômeuses, on essaie de se donner des pistes. « Tu as reçu il y a Job Forum, oui c’est bon j’ai reçu le SMS »... On est constamment constamment constamment. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment, on respire ‘recherche de travail’, on dort ‘recherche de travail’, on mange ‘recherche de travail’. C’est horrible parce que des fois on se rend compte que même quand on essaie de sortir un peu pour décompresser, on est en terrasse, on boit un café, et on parle travail et recherche travail. On n’arrive pas à décrocher."

Anita, 54 ans



Spectacle créé le 24 février 2016 à Ajaccio, pour la saison culturelle de la Ville d’Ajaccio 2015/2016.


Mise en scène : Pascal Omhovère
Scénographie : Jean-Claude Joulian
Lumières : Marie Vincent
Collecte de témoignages : Jenny Delécolle


Avec : Dominique Appietto, Angélique Baudin, Jenny Delécolle, Laurence Foubert, Sophie Laurent, Coralie Le Fresne, Pascal Omhovère.


Co-production Ville d’Ajaccio 2015/16, Caisse des Dépôts et Consignation 2015,
Association Operae, Compagnie Sub Tegmine Fagi
Avec le soutien de l’association Scopa


Télécharger
Présentation artistique, technique et financière LA CALIFORNIE
dossier présentation LA CALIFORNIE.pdf
Document Adobe Acrobat 1.4 MB

Je faisais… Je m’occupais de tout ce qui était… Je créais des … Et puis bon, après… On a fait une entente… Après, comme je connaissais… C’était en… Ensuite j’ai fait une… Et voilà. Puisque je pouvais plus… Surtout qu’avec… C’est pour ça… Depuis... Je suis consciente… Mon grand souci… Je pense qu’à… Parce que je pense… Et après… Je pense que… Les entreprises… C’est l’impression… Peut-être que… Enfin… Peut-être… Déjà j’ai pas… J’ai du mal… J’aurai aimé… Pour prendre confiance… Parce que la formation… Mais bon c’est pas… J’ai envoyé… A part… Je consulte… Voilà… Mais bon c’est vrai… Depuis 2012… Il y a des moments… Et puis le fait que… Bon maintenant… Ça fait un an… Après bien sûr…